Madame Valérie Pécresse, Ministre de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur a récemment demandé à l'Académie des Sciences son opinion sur "le réchauffement climatique". L'Académie a fait des réunions à huis-clos, auditionné des spécialistes, et finalement a publié un rapport consensuel. Tout cela peut sembler logique, puisque l'Académie des Sciences est un organe composé de scientifiques compétents et de renom. Malheureusement, ce n'est pas si clair. La science n'est pas démocratique, elle ne se vote pas, elle n'est pas affaire de compromis. La science est ce qu'elle est, c'est-à-dire que personne ne détient la vérité à cause de sa notoriété. Le passé nous a appris que les instances officielles ont tendances à se tromper, surtout quand les spécialistes donnent leur opinion.
En décembre 1901, Guglielmo Marconi1 a réalisé la première retransmission d'un signal à travers l'Atlantique. Le célèbre Thomas Edison n'y croyait pas. En effet, cela était théoriquement impossible, car les ondes électromagnétiques se déplacent en ligne droite. A cause de la courbure de la terre, elles allaient se perdre dans l'espace ,et ne pas atteindre l'autre côté de l'Atlantique. Or, par chance, il existe autour de la Terre, dans la très haute atmosphère une couche de gaz ionisés, l'ionosphère qui a la propriété de réfléchir les ondes radios. Les scientifiques de l'époque ne la connaissaient pas, et pour eux, on ne pouvait donc pas communiquer directement par ondes radios d'un côté à l'autre de l'Atlantique.
En 1912, Alfred Wegener publie un article dans lequel il décrit la dérive des continents. Il constate des correspondances géologiques entre l'Afrique et l'Amérique du Sud. Sa théorie, bien que reposant sur des bases scientifiques a été rejetée par les géologues pendant un demi-siècle, à cause de calculs montrant que la dérive serait beaucoup trop lente pour se réaliser dans les temps géologiques. Il a fallu attendre une meilleure compréhension des mécanismes de fonctionnement du magma pour que finalement la communauté scientifique accepte cette théorie.
Sans aller jusqu'à Galilée, l'histoire nous apprends la prudence en science. Les politiques aimeraient avoir une réponse nette à leur question, mais cela n'est pas possible, et ils doivent prendre leur responsabilité sans se cacher derrière les scientifiques.
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