Les inscriptions sont ouvertes pour ICCF19 à Padoue en Italie
La prochaine conférence internationale sur la Fusion Froide, ICCF19 va se dérouler à Padoue en Italie du 13 au 17 avril 2015. Elle est organisée par TSEM une entreprise privée fortement intéressée par ce thème.
je rebondi sur cette new, avec en plus les denière news comme Bill gates visitant l'ENEA, le soutien du gouvernement Italien ("haut patronage") à l'ICCF19, le nombre important de chercheurs en fusion froide assez peu connus sur Internet (Paolo Tripodi, Luca Gamberale, Vittori Violante, DeNinno, ...).
J'en viens a me demander si l'Italie n'est pas leader, discrètement, mais leader sur ce sujet, devant les USA et le Japon.
Il semble y avoir aussi une étrange popularité de la fusion froide qui est moins stigmatisée qu'ailleurs ?
L'Italie a donné de très grands scientifiques tout au long de l'histoire, c'est un pays où la science a toujours été importante. Les noms de tous ces chercheurs sont connus de tous, de Gallilée à Fermi en passant par Marconi et bien d'autres. L'Italie a un avantage certain sur d'autres pays dont la France, il n'y a pas de réacteurs nucléaires en Italie, et ce pays est moins soumis à la pression des lobbys comme chez nous. L'Italie est par ailleurs un pays très ouvert, plus pragmatique et beaucoup moins dogmatique que le nôtre.
Mais bien que ce soit un pays créatif, certains comme Marconi ou Fermi sont partis à l'étranger développer leurs idées. C'est peut être ce qui se passe en ce moment avec Rossi qui est installé en Floride, tout comme ses illustres prédécesseurs.
La fusion froide a décollé en Italie, principalement grâce aux travaux de Scaramuzzi qui en 1989 avait montré la production de neutrons quand il changeait la température de copeaux de titane chargés en deutérium. Cette expérience a été reproduite beaucoup plus tard, de manière légèrement différentes par une équipe chinoise, et une autre américaine.
Après Scaramuzzi, Preparat a-t-il eu une influence dominante ? J'ai cru comprendre qu'il a été aussi un acteur clé ?
A l'opposé la réplication des travaux de Scaramuzzi semble avoir été difficile, (probablemen a cause de habituels problème de métalurgie?)...
de Scaramuzzi à Celani les réactions LENR on un spectre large... c'est déroutant... neutrons ou pas, chaud ou froid, gas ou liquide, pression haute ou basse, courant ou pas,. il faut vraiment analyser en détail pour connecter tous ces résultats dans une vision cohérente.
je comprend que si l'on regarde rapidement avec un biais négatif on conclue rapidement par la négative. c'est encore plus infernal que les semiconducteurs ou supraconducteurs de mon point de vue naif...
Oui, évidement Preparata a eu une grande influence. Il était un théoricien de très haut niveau et aussi une "grande gueule". Il a participé à des expériences à l'ENEA (l'équivalent italien du CEA en Italie) montrant production de chaleur et formation d'hélium-4.
Scaramuzzi mesurait des neutrons, et c'est difficile à faire, surtout quand il y en a peu, et la préparation des échantillons n'est pas facile. Le titane s'oxyde facilement, et quand il est sans oxyde, absorbe l'hydrogène ambiant dans les bâtis à vide. J'ai essayé de faire moi-même ce genre d'expérience avec des films minces de titane, mais sans succès, car il faut travailler dans l'ultra-vide pour éviter l'absorption de l'hydrogène, car une fois l'hydrogène dans le titane, le deutérium ne peut plus rentrer, la place est déjà prise!
Pons et Fleischmann avaient fait de l'électrolyse avec du palladium, mais depuis de très nombreuses autres méthodes ont été utilisées avec des matériaux et des conditions expérimentales très différentes. Cela montre la richesse de ce domaine qui a encore de nombreux mystères à nous faire découvrir. On ne peut pas tirer trop vite des conclusions sur les LENR, car les données sont encore trop limitées, surtout sur le couple Ni-H.
Quand le domaine rentrera dans la science classique, de nombreux chercheurs auront de belles occasions de faire avancer le sujet. C'est effectivement beaucoup plus difficile que les semi-conducteurs et les supraconducteurs.
Né à Marseille le 26 juin 1946, dans une famille d'immigrés arméniens. J'ai vécu dans une double culture: orientale par mes parents, et française par l'école et la société. Par la suite j'ai fait plusieurs séjours aux Etats-Unis qui m'ont permis de découvrir une autre façon de vivre et de penser.
Etudes
J'ai toujours aimé la science et la technique. Quand j'avais 6 ou 7 ans, je voulais être mécanicien, puis un peu plus tard: ingénieur-inventeur. Comme j'étais bon en math et en physique, après mes études secondaires, j'ai suivi les classes préparatoires au Lycée Thiers à Marseille pour devenir ingénieur.
A l’École Nationale Supérieure d’Électricité et de Mécanique de Nancy que j'ai rejointe en 1966, je me suis passionné pour l'électronique et la physique nucléaire. Après les deux années harassantes des classes préparatoires, les trois passées à Nancy ont été une vraie décompression.
A la suite de quelques visites organisées dans les usines des environs, j'ai vite compris que le métier d'ingénieur n'était pas pour moi. Ce que je voulais faire c'était de la recherche. Par un grand hasard, le Professeur Michel Bienfait de Marseille avait mis une annonce à l’École pour chercher un Assistant qui passerait avec lui une thèse sur la cristallographie de surface.
Je ne connaissais pas grand chose aux surfaces, et la cristallographie était un domaine qui ne m'attirait pas vraiment. Mais le courant est vite passé, et j'ai commencé une thèse de docteur-ingénieur sur "les vibrations des atomes de surface du graphite" à la Faculté des Sciences de Luminy.
Deux ans après, je suis parti à Paris à l’École Nationale Supérieure de Chimie de Paris. Avec le Dr. Gordon Rhead, j'ai passé une thèse d’État sur "La croissance de films minces de plomb sur l'or".
Cher Mr Biberian,
RépondreSupprimerje rebondi sur cette new, avec en plus les denière news comme Bill gates visitant l'ENEA, le soutien du gouvernement Italien ("haut patronage") à l'ICCF19, le nombre important de chercheurs en fusion froide assez peu connus sur Internet (Paolo Tripodi, Luca Gamberale, Vittori Violante, DeNinno, ...).
J'en viens a me demander si l'Italie n'est pas leader, discrètement, mais leader sur ce sujet, devant les USA et le Japon.
Il semble y avoir aussi une étrange popularité de la fusion froide qui est moins stigmatisée qu'ailleurs ?
est-ce vrai ? quel pourrait en être la cause?
Bonjour,
SupprimerL'Italie a donné de très grands scientifiques tout au long de l'histoire, c'est un pays où la science a toujours été importante. Les noms de tous ces chercheurs sont connus de tous, de Gallilée à Fermi en passant par Marconi et bien d'autres. L'Italie a un avantage certain sur d'autres pays dont la France, il n'y a pas de réacteurs nucléaires en Italie, et ce pays est moins soumis à la pression des lobbys comme chez nous. L'Italie est par ailleurs un pays très ouvert, plus pragmatique et beaucoup moins dogmatique que le nôtre.
Mais bien que ce soit un pays créatif, certains comme Marconi ou Fermi sont partis à l'étranger développer leurs idées. C'est peut être ce qui se passe en ce moment avec Rossi qui est installé en Floride, tout comme ses illustres prédécesseurs.
La fusion froide a décollé en Italie, principalement grâce aux travaux de Scaramuzzi qui en 1989 avait montré la production de neutrons quand il changeait la température de copeaux de titane chargés en deutérium. Cette expérience a été reproduite beaucoup plus tard, de manière légèrement différentes par une équipe chinoise, et une autre américaine.
Après Scaramuzzi, Preparat a-t-il eu une influence dominante ? J'ai cru comprendre qu'il a été aussi un acteur clé ?
SupprimerA l'opposé la réplication des travaux de Scaramuzzi semble avoir été difficile, (probablemen a cause de habituels problème de métalurgie?)...
de Scaramuzzi à Celani les réactions LENR on un spectre large... c'est déroutant... neutrons ou pas, chaud ou froid, gas ou liquide, pression haute ou basse, courant ou pas,. il faut vraiment analyser en détail pour connecter tous ces résultats dans une vision cohérente.
je comprend que si l'on regarde rapidement avec un biais négatif on conclue rapidement par la négative. c'est encore plus infernal que les semiconducteurs ou supraconducteurs de mon point de vue naif...
Bonjour,
RépondreSupprimerOui, évidement Preparata a eu une grande influence. Il était un théoricien de très haut niveau et aussi une "grande gueule". Il a participé à des expériences à l'ENEA (l'équivalent italien du CEA en Italie) montrant production de chaleur et formation d'hélium-4.
Scaramuzzi mesurait des neutrons, et c'est difficile à faire, surtout quand il y en a peu, et la préparation des échantillons n'est pas facile. Le titane s'oxyde facilement, et quand il est sans oxyde, absorbe l'hydrogène ambiant dans les bâtis à vide. J'ai essayé de faire moi-même ce genre d'expérience avec des films minces de titane, mais sans succès, car il faut travailler dans l'ultra-vide pour éviter l'absorption de l'hydrogène, car une fois l'hydrogène dans le titane, le deutérium ne peut plus rentrer, la place est déjà prise!
Pons et Fleischmann avaient fait de l'électrolyse avec du palladium, mais depuis de très nombreuses autres méthodes ont été utilisées avec des matériaux et des conditions expérimentales très différentes. Cela montre la richesse de ce domaine qui a encore de nombreux mystères à nous faire découvrir. On ne peut pas tirer trop vite des conclusions sur les LENR, car les données sont encore trop limitées, surtout sur le couple Ni-H.
Quand le domaine rentrera dans la science classique, de nombreux chercheurs auront de belles occasions de faire avancer le sujet. C'est effectivement beaucoup plus difficile que les semi-conducteurs et les supraconducteurs.
Great blog I enjoyyed reading
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