Pour la première fois une réunion franco-française s’est faite
avec un grand succès. 47 personnes sont venues de toute la France, rejoints par
quelques étrangers. Cela nous a permis de faire le point de la
situation en France. Nous avons tous été surpris par le nombre de personnes
engagées dans ce domaine, et la qualité des interventions.
Voici le compte rendu fait par Alain Coetmeur :
Samedi 19 mars
Le premier exposé a été donné par Jean-Paul Biberian (Retraité de Aix-Marseille Université). Il
a présenté la vie et les recherches en LENR de George Lonchampt (1935-2013). Il était bien
plus un ingénieur méthodique, qu'un chercheur. Il a travaillé notamment sur la
séparation isotopique du lithium, puis de l'uranium par procédé électrolytique.
Avec Miles il est le seul à avoir reproduit exactement les
expériences de Fleischmann & Pons. Il a travaillé sur diverses expériences
plus ou moins réussies de LENR avec en particulier des conducteurs protoniques,
ainsi que des cellules de type Patterson.
Cette présentation a été l'occasion de constater
l'opposition du CEA aux travaux sur les LENR, même hors temps de travail, comme
aussi au CNRS.
Le deuxième exposé par Michel Buxerolles et Jacques Kurkdjian
(Retraités du CEA de Cadarache) a décris leur expérience faite en 1989 de
détection de neutrons dans une cellule électrolytique PdD + NaF. Cette équipe
bien expérimentée dans la détection de neutrons, utilisant un détecteur He-3
optimisé pour les neutrons de 2.5Mev (sphère de 8 pouces, chargée de ralentir
ces neutrons), a observé un événement clair de quelques heures, d'émission de
neutrons (3,8.104 n/s estimé autour du réacteur) comparable à ceux
de F&P. Le détecteur a été calibré avant, pendant et après l'expérience.
Mais un orage a coupé l'électricité 30 minutes, et à la reprise le nombre de
neutrons a commencé à baisser pour retomber au niveau du fond au bout de
quelques heures.
Un émetteur de neutron était aussi utilisé pour créer un
fond.
Cette expérience n'a pas pu être répliquée parce que le CEA
l'a interdit.
Les détecteurs utilisés sont très crédibles car utilisés
couramment dans des ambiances chaudes pour la calibration d'appareil de
radioprotection, en routine.
L'exposé de Jacques Ruer (ingénieur retraité de
SAIPEM) concernait la comptabilisation des flux d'énergie dans les expériences
et réacteurs LENR.
Il a décrit les modes de fonctionnement d'un réacteur LENR
et les facteurs de performance associés :
- Réacteur chauffé : on est obligé de chauffer le réacteur mais une chaleur supplémentaire est ajoutée. Le COP est le rapport de l'électricité injectée sur la chaleur totale produite, tandis que le facteur d'amplification A est le ratio de l'énergie d'excitation (sans le chauffage, qui pourrait provenir de la réaction en mode non chauffé) sur la chaleur produite. Il peut y avoir confusion entre COP et facteur A, comme par exemple Brillouin qui calcule son COP en ne tenant pas compte du chauffage.
- Réacteur refroidi. Ici le réacteur se chauffe lui-même et donc doit être refroidit. Les COP et facteur d'amplification sont donc les même.
- Réacteur refroidi avec feedback : un réacteur fait tourner un moteur thermique qui alimente en électricité le réacteur pour son excitation.
- Réacteur refroidi autonome avec production d'électricité. Ici le réacteur alimente un générateur électrique, utilise une partie de l'électricité, et exporte le reste. On peut définir un facteur de gain en électricité Z, qui est le ratio entre l'électricité exportée et l'électricité d'excitation. En fait ce facteur peut être négatif si le réacteur ne s'auto-entretient pas, nul s'il n'exporte rien, et sinon positif.
Il a ensuite parlé des différents types de moteurs
thermiques.
- A petite puissance, le moteur Sterling est apprécié, mais il a ses limites à haute puissance.
- Le moteur Ericsson , une variante avec des soupapes, est efficace mais ne tient pas les hautes températures (>500°C)
- Les turbines à vapeur à haute puissance sont très complexes, avec de nombreux étages de récupération et de préchauffage.
- À basse puissance, des turbines ORC (cycle Rankine organique, utilisant des fluides organiques à la place de l'eau) sont plus simples.
- Les générateurs thermoélectriques sont plus simples à utiliser mais ont un rendement assez faible.
Il a finalement associé les courbes de rendement des moteurs
selon la température aux calculs de COP pour montrer le COP minimum en fonction
de la température, et de la qualité des moteurs.
Nicolas Armanet a parlé du comportement de l'hydrure de palaldium, des phases alpha et béta.
Cette présentation a été très appréciée car elle pourrait donner des pistes sur la manière de charger/décharger l'hydrogène dans le palladium, mais aussi le nickel, sur les alliages à utiliser, et sur la température de chargement et déchargement.
Il s'agit d'une présentation concernant un des aspect les plus important d'un travail bibliographique qui à conduit à la rédaction de 3 articles de revues. Il a été rappelé qu'à température ambiante, en fonction de la pression d'hydrogène à l'équilibre dans l'échantillon, 3 états sont possibles : alpha, alpha+béta, béta. Au delà de Tc (Température critique) 293°C, il n'y a plus qu'une seul phase, donc plus de mélange (alpha+béta). Pendant l'absorption, la phase béta pénètre dans la phase alpha, et le contraire pendant la désorption. Il a été montré que la phase béta pénètre dans l'échantillon massif à la manière d'un front d'hydrure, de la surface de l'échantillon jusqu'au centre, avec l'interface béta/alpha restant plate et parallèle à la surface de l'échantillon (une pénétration hétérogène). Pendant la désorption, la phase alpha pénètre de partout à travers l'échantillon, donc pas comme un front (une pénétration homogène). En conséquence, pendant l'absorption d'hydrogène, un échantillon de palladium gonfle de manière anisotropique : les plus petites dimensions sont celles qui grossissent le plus, au détriment de la plus longue dimension. Pendant la désorption, le dégonflement est isotrope (comme prévu et comme ce qui devrait se passer pendant l'absorption). Le résultat est la rétractation de l'échantillon après chaque cycle.Le mécanisme responsable de cette situation est alors expliqué ; puis il est montré que l'existence de ce front d'hydrure a de lourdes conséquences sur la nano/microstructure de l'échantillon, et peut donc détruire, s'il existe, le site nucléaire actif.
L'expansion dimensionnelle anisotropique ne se produit pas quand les échantillons sont cyclés au dessus de Tc (et donc il n'y a pas de rétractation après cyclage dans ces conditions). Hydrogéner un échantillon de Pd au dessus de Tc évite donc ces problèmes, ou alors les réduits quand on est proche de Tc (en dessous), où la disparité de volume molaire entre les phases alpha et béta est plus faible. Modifier le % d'Ag dans PdAg, réduit aussi cette disparité. Le même phénomène (front ; anisotropie ; rétractation) a été constaté avec Ni-H, mais est pire, dû à une disparité volumique entre les phases alpha et béta + importante (18 % à H/Ni = 1.0, à la température ambiante), alors qu'avec Pd-H : 10 % à H/Pd = 0.6. Une des conséquences du mécanisme cité plus haut : le front d'hydrure de nickel est donc bloqué sous la surface (max 60µm) de l'échantillon, à la température ambiante, à une pression d'absorption donnée (env. 600 MPa) où l'échantillon devrait normalement être homogène. Il faut donc éviter des échantillons de Ni trop épais. "
L'exposé de François de Guerville a porté sur les cavités nanométriques dans les conducteurs protoniques
Des pérovskites comme SrCeO3 dopé Y contiennent de l'hydrogène moléculaire sous haute pression (>1GPa) dans des cavités nanométriques où se concentre l'hydrogène. Peut-être sera t-il possible d'augmenter la pression par un flux d'hydrogène, et à terme de créer de l'hydrogène partiellement métallique, voire de la matière de Rydberg. La pression requise est énorme, donc c'est une question.
L'exposé de Jean-Luc Paillet (Retraité de Aix-Marseille Université) était sur les niveaux
électroniques profonds des atomes, les DDL (Deep Dirac Levels). Il a parlé de
ces solutions, intégrant des corrections relativistes, qui sont rejetées
habituellement, en partant de l’hypothèse que le rayon du noyau n’est pas nul.
Il faut aussi tenir compte des couplages spin-orbites et spin-spin...
Jean-Francois Geneste (Airbus) a présenté "l'énergie se conserve
t'elle ?". Il questionne la physique actuelle, la notion de champs
dans le vide, le fait que dans un contexte de réalisme local, l'énergie peut
transitoirement apparaître lors d'une interaction entre une charge et un écran.
Il propose que la transition électronique dans un atome
(modèle de Bohm) fasse apparaître des champs magnétiques localement intenses,
qui pourraient avoir un effet utile, pour les LENR par exemple.
Frederic Henry Couannier, (Maître de Conférence à Aix-Marseille Université) a présenté "Le
côté obscur de la gravité". L'objet est de réconcilier la
relativité générale et la physique quantique.
La physique quantique utilise un référentiel d'espace temps
fixes ou la physique s'applique...
La relativité générale elle fait que l'espace lui-même se
déforme, et interagit avec la matière, ce qui rend cette théorie impossible à
quantifier en l'état.
Il propose de rétablir un espace temps fixe, dans lequel la
gravité relativiste cause des déformations observables. Mais pour que cela
marche il faut ajouter un deuxième jeu de fonctions "gravitation",
qui corresponde à une sorte de monde invisible, doté de la même gravité que ce
monde, et qui interagit de façon répulsive avec le nôtre... Cela semble
cohérent, et il n'y a plus besoin de matière noire ou d'énergie noire, pour
expliquer les phases de la cosmologie.
Dimanche 20 mars
Jean-Paul Biberian a fait un rappel de l'histoire de
la Fusion froide, et des expériences marquantes.
Il a présenté quelques résultats d'avant la conférence de
F&P, tel que Otto Reifenschweiler, (circa 1970 chez Philips, Kluev (1986, des neutrons observés
lors de coup de marteau sur de la glace d'eau lourde), Dejarguin (1989 dans la
revue Nature, production de neutrons dans du TiD sous chocs).
La conférence de F&P a été un moment clé. Fleischmann et
Pons n'étaient pas des inconnus, car Fleischmann était membre de l'Académie des
Sciences Royale Britannique et découvreur de l'Effet Raman Exalté, tandis que
Pons était président du Département de Physique de l'Université de l'Utah
(poste très important aux USA). Suite a cette conférence il y a eu des échecs,
des réussites, et aussi des faux positifs.
Les théoriciens ont dit que c'était impossible. Rapidement, l'American
Physical Society a déclaré que la fusion froide n'existait pas, mettant un
couvercle sur le sujet.
L'expérience de F&P utilise un calorimètre
isopéribolique très astucieux, simple et précis, mais que très peu ont
reproduit car il faut une grande compétence pour être précis. McKubre de SRI en
Californie a reproduit l'expérience différemment. C'était un ancien élève de
Fleischmann, spécialiste du chargement du palladium par l’hydrogène.
L'expérience des cathodes creuses remplies de poudre de
palladium de Arata a été présentée, montrant un dégagement de 24W après 1400 heures
d'expérience...
Elle a été répliquée par McKubre, qui a fait des analyses
spectroscopiques et découvert non seulement de l’hélium-4 mais aussi le très
rare hélium-3.
L'expérience de Dennis Letts & Dennis Cravens, dans
laquelle la cathode d’une cellule électrochimique est irradiée par un laser. Un
dégagement de 300mW est produit alors que la puissance du laser n’est que de
quelques mW.
Cette expérience a été modifiée en appliquant deux lasers de
fréquences décalées, produisant un battement à des fréquences de la gamme des THz.
On observe un spectre de résonance de la chaleur anormale.
L'expérience de Dardik, de la société Energetics (Nb :
celle que Robert Duncan, directeur du département de physique à l'université du
Missouri à analysée pour l'émission 60 Minutes, et qui l'a convaincu de faire
de la recherche LENR) a été présentée. Grâce a une excitation du courant
d’électrolyse par un signal très complexe (superwave) on a observé une chaleur
anormale de 40 Watts pour une excitation de 0.74W (COP 25 !).
Le Nanor, développé par Michael Swartz du MIT a été
présenté. C'est de la poudre de palladium entourée de ZrO2, excité par un
courant pulsé produisant de manière durable un dégagement de chaleur.
F&P avaient mesuré de l’hélium-4 mais ne l'avaient pas
publié.
Arata au Japon a aussi mesuré de l’hélium-4 avec un
spectromètre précis, car il faut éviter la confusion entre He-4 et D2 dans les
spectromètres de masse qui sont très proches.
Leslie Case, un ingénieur a testé un grand nombre de
catalyseurs pour voir s'il y avait des chaleurs anormales pour s’apercevoir
qu’un catalyseur au palladium supporté par du charbon de bois à base de noix coco
était actif. Avec cette même expérience, McKubre a observé la production de
d’hélium-4, et le rapport de proportionnalité entre chaleur et He4 de
31MeV+/-13 par atome de d’hélium-4 produit.
Pour les transmutations les expériences de Iwamura chez
Mitsubishi Heavy Industries sont très importantes, en montrant la disparition
d’un élément et l’apparition d’un nouveau
Cela a commencé dans le cadre d'un projet de 5 ans du
gouvernement Japonais lancé en 1993 pour voir si la fusion froide marchait ou
pas. Les résultats ayant été trop loin des applications, le projet a été arrêté
et repris par Mitsubishi Heavy Industries. Du deutérium diffuse à travers un
sandwich de Pd et CaO en couches minces, recouvert de composés comme césium,
samarium, baryum. Il a observé avec une spectroscopie d’analyse de surface des
transmutations évoluant avec le temps, comme Cs+4D->Pr ou Sr+4D->Mo ou
Ba+6D->Sm, avec des preuves que ce ne pouvait pas être une contamination
(par exemple la présence du seul isotope Mo-96)
En 1989, Fralick (NASA) a utilisé un filtre d'hydrogène en
palladium et a observé la production de chaleurs (sans neutrons, contrairement
à ses espoirs) à la vidange du filtre alors que la réaction devait être
endothermique. Fralick l'a reproduit en 2011. Biberian et Armanet (présent à la
conférence) l'avaient reproduite en 2007.
Arata a fait des expériences avec du palladium en poudre
recouvert de ZrO2, sous une pression de100 atmosphères de deutérium et a
observé de la chaleur.
Piantelli a fait des expériences avec nickel et hydrogène,
avec un barreau de nickel dont les deux cotés n'étaient pas de la même
température, produisant ainsi un gradient de température, et a observé de la
chaleur.
Pour le tritium Tom Claytor à Los Alamos en a observé dans
des expériences de décharges avec du palladium et des alliages de palladium
dans du deutérium.
En ce qui concerne les neutrons, Jones en avait observé un
peu, et Scaramuzzi en Italie en a observé avec du TiD2. Egalement Jiang en
Chine avec du TiD2 et de l’UD3.
Fischer a observé des particules alpha dans une expérience d’électrolyse
.
Pour conclure Jean-Paul Biberian a listé des pays les plus
actifs, comme USA, Chine, Japon, Russie, Italie, et dans une moindre mesure,
France, Royaume-Uni, Irlande, Corée, Hongrie, ...
Mathieu Valat du Martin Fleischman Memorial Project a
présenté leurs travaux. L'expérience du dogbone et notamment du
"bang" ont étés très instructif sur ce qui se passe dans les
expériences de type Parkhomov". Cela a mené au développement du
"glowstick", plus simple.
Il a aussi permis de repérer des incohérences dans le
rapport de Lugano, notamment l'émissivité IR supposé pour la caméra (qui plutôt
que 0.45 semble être dans les 0.95 sur la bande de la caméra)
Les échanges avec Piantelli ont donné des informations clé.
Notamment il est essentiel de ne pas avoir d'oxygène dans la cellule.
La poudre de nickel d'origine de type carbonyl a une
structure présentant une surface très élevée.
Le procédé qu'ils utilisent suppose des séquences de
chargement avec des plateaux autour de la température de Debye, puis au-dessus
de celle de Curie.
Le LiAlH4 est un produit qui se révèle très pratique, car
selon son évolution (plusieurs étapes) il y a le relargage d'hydrogène et de
divers composés. Il semble important de créer un précipité de lithium sur le
nickel.
Didier Grass, un ancien de Thomson CSF, a relaté une expérience lors de dépôts de
poudres de nickel par pulvérisation cathodique sur de la zircone, au cours de
laquelle une violente réaction s’est produite.
Cet accident s'est produit avant l'annonce de F&P et ils
n'ont fait le lien qu'après la découverte de la fusion froide.
Ils travaillait sur de possibles matériaux innovant capable
d'émettre des électrons efficacement dans les tubes à vides, par émission
thermoïonique.
Il a commencé par recouvrir une structure en zircone avec du
nickel par un procédé " de pulvérisation cathodique ". Ce
procédé est assez particulier car il dépose une couche très éloignée de
l'équilibre thermodynamique, plein de défauts métallurgiques, notamment dit
" de macle ".
Ce dépôt avait pour but de rendre la poudre conductrice,
afin d'y déposer du nickel par électrolyse.
Dans ce but il avait préparé une électrolyse dans un bain de
Ni(NH2SO3)2 (amidosulfate de nickel) à 40 °C avec un courant de 10mA/cm2. Anode
en nickel pur, et poudre en cathode. Après quelques secondes de lancement de
l'électrolyse il a observé une boule de feu dans la cellule, mais pas d'explosion.
Le zircone a fondu, ce qui indique une température
supérieure à 2000 °C.
Aujourd’hui, ce résultat ne semble plus si étrange car en
LENR on connaît l'intérêt des poudres nanostructurées, et que le dépôt par
pulvérisation cathodique est particulièrement anormal, presque amorphe. La
géométrie de la cathode type "hollow cathode" est aussi connue pour
augmenter la compression électrochimique.
Didier gras s'interroge si les microcavités évoquées par
François de Guerville, ne sont pas en rapport avec ses observations.
Bill Collis a ensuite présenté son modèle théorique
"Minimal Exotic Neutral Particle Model".
Il part d'hypothèses classiques et conservatrices en
physique quantique, basées sur les observations.
Le fait que la réaction soit rapide implique qu'elle
n'implique pas de réaction multi-corps, pas d'interaction faible, pas de
barrière coulombienne franchie.
Le fait qu'il n'y ait pas de radiation pénétrante observée
implique que l'impulsion soit conservée, que le spin soit conservé, que les
produits de la réaction ne soient pas radioactifs, et donc que l'énergie soit
diffusée sous forme d'énergie cinétique.
A l'origine de ces "impossibles" il y a diverses
raisons. L'interaction faible est très peu probable, et impliquerait la
production d'un neutrinos.
Pour les réactions cohérentes, Preparata avait montré que la
cohérence est insuffisante tant qu'il n'existe pas des puits de potentiels de
80eV, or ils seraient observés au niveau chimique sous forme de réaction très
exothermiques.
Il liste quelques modèles compatibles, comme les Erzions de
Bazhutov, les poly-neutrons de Fischer, le « neutron hopping » de
Hagelstein.
La théorie devra expliquer la production d’hélium-4, la
chaleur, le manque de radiation pénétrantes, et la difficulté de détecter ces
particules neutres exotiques (Exotic neutral Particle).
Il propose qu'il existe une paire d'espèces neutres qui
soient capable d'effectuer un transfert de neutron. Ce doit être un donneur de
neutron, et son pendant accepteur de neutrons.
Il élimine les poly-neutrons, car ne correspondant pas aux
observations.
L'existence de points chauds implique un comportement
catalytique de cet objet, mais pas une réaction en chaîne (non observée).
Il propose que ce donneur (En) et cet accepteur (E0) de
neutron serve de catalyseurs à des réaction exothermiques entre 3 isotopes,
avec régénération du donneur de neutron.
par exemple
Li6+En -> E0+Li7+energy
Li6+E0 -> En+Li5 +energy
Il trouve des cycle catalytiques similaires avec C13, H2,
W183, Pt195, U238
Ces matériaux ont été impliqués dans des réactions LENR dans
certains articles.
Il y a des prédictions à vérifier sur les isotopes et les transmutations.
Un échange a eu lieu avec Jean-Luc Paillet sur la
possibilité que cette espèce donneur de neutrons soit en fait un atome dont un
électron est tombé dans un état DDL...
Frederic henry Couannier a poursuivi sur la base de
la théorie du côté obscur de la gravité pour expliquer les LENR.
Le point clé est que l'espace peut voir apparaître des
discontinuités où l'espace se contracte localement.
Ce qui pourrait déclencher ce basculement serait la densité
d'énergie/masse locale. Il propose qu'un basculement soit déclenché suite
l'arrivé de charges ou de masse locales, ce qui une fois enclenché
maintiendrait quelque temps comme le phénomène de foudre en boule, jusqu'à ce
que l'objet soit neutralisé. Tant que la sphère ne serait pas neutralisée, la
zone concernée maintiendrait une forte densité. Les objets massifs contenus
dans cet espace par contre suivraient les charges proches de la surface, ce qui
donnerait l'impression d'un objet d'une charge énorme alors qu'en fait il
s'agirait juste de petites charges, légères, suivies par l'espace contracté et
lourd. Cela expliquerait les particules étranges et exotiques observées dans certaines
expériences de Urutskoev.
Pierre Clauzon et
Daniel Fargue ont présenté des expériences récentes d'électrolyse plasma
comparables à celles de Mizuno et Bazhutov.
Ces expériences font suites à des travaux de réplications de
Mizuno faits vers 2006.
Ils sont réalisés dans le contexte de la Fondation Louis de
Broglie. Dans les années 2000, il y avait eu un souci avec un wattmètre à trop
faible bande passante ayant fait croire à un COP de 1.4 qui finalement s'est
révélé être 1.1.
L'expérience de Bazhutov et Mizuno diffèrent principalement
par la polarité inverse.
L'expérience actuelle se fait dans une solution aqueuse de K2CO3
à 0.2M, avec chauffage de 400W, et voltage continue de 250V redressé sans
filtrage.
L'expérience a été améliorée en maintenant la température à
100 °C, en utilisant le corps d'une bouilloire. Les mesures actuelles, en mode
Bazhutov, laissent entrevoir un COP 1.1-1.2, si on corrige les pertes estimées
par transfert thermique des électrodes, chauffées à blanc. C'est un travail en
cours, et le résultat n'est pas définitif.
Jean-Paul Biberian à décrit ses 5 expériences en cours.
·
Une réplication de l’expérience de
Mizuno/Bazhuto est faite dans un calorimètre haute-pression (jusqu’à 10 bars).
·
Une expérience de type Rossi/Parkhomov, mais il
n'y a pas de résultat probant pour le moment.
·
La réplication de l'expérience ICARUS9 de Pons, c’est-à-dire
une électrolyse à l'ébullition avec condensation. Il a fallu reconstruire le
calorimètre d'après les plans du fabriquant. Elle est en cours de
calibration.Pour stabiliser l'ambiance autour du calorimètre, un grand vase en
verre cylindrique et un régulateur de température d'aquarium sont utilisés. Il
est rappelé que même avec une calorimétrie à flux massique, les variations de
la température ambiante sont sources d'incertitude.
·
Une réplication des expériences de perméation
(2004-2006) est en cours, mais il y a un souci pour retrouver les détails de
l'époque, où des résultats intéressants avaient été observés.
·
Une expérience utilisant des micro-ondes produisant
un plasma poussiéreux chargé en charbon de bois, conduit à ce que le charbon de
bois devienne magnétique. Une analyse au microscope électronique a montré la
présence de. Cette expérience a été prêté par George Egely de Hongrie qui
soupçonne l’existence de transmutations.
Orateurs de qualités et des participants tous aussi passionnés et enthousiastes.
RépondreSupprimerGrand merci aux organisateurs et à Jean-Paul Biberian pour ce week-end d’immersion dans cette univers riche qu’est la fusion froide.
Il n'y a plus qu'à faire des choses ensemble maintenant, garder cette dynamique.
RépondreSupprimerLe premier des soucis des LENR et le manque de coopérations, quelles qu'elles soient.
Jean Paul ne dira pas le contraire, aujourd'hui, il faut continuer à expérimenter, tout azimut.
Ce sera la meilleure voie de crédibilisation, celle des résultats.
David FOJT
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