lundi 4 juin 2018

Dimanche 3 juin jour 0 de ICCF21 à Fort Collins Colorado

Bonjour,

La 21ème conférence ICCF sur la fusion froide va se dérouler à Fort Collins dans le Colorado du lundi 4 au vendredi 8 juin. Les organisateurs ont prévu une première journée le dimanche 3 juin ouverte aux étudiants et aux personnes intéressées pour s'informer sur le sujet de la fusion froide.

Cette première réunion, ainsi que la conférence ont lieu sur le campus universitaire de Fort Collins. Nous sommes logés sur place, et le lieu est absolument remarquable, très moderne, et extrêmement bien entretenu. J'ai envie de redevenir étudiant ici...

 David Nagel a fait le premier exposé: "Introduction and Issues",  Il est l'un des deux co-organisateurs de la conférence avec Steve Katinsky. Il est retraité de la Navy, et enseigne à l'Université George Washington. Il a expliqué la situation de la fusion froide dans le monde, ce qu'il fallait encore développer, et a précisé que les grands industriels étaient dans les starting blocks, prêts à investir. Une des limitations futures pour les applications est le mot soit fusion froide, soit LENR (Low Energy Nuclear Reaction) qui contient le mot nucléaire et qui risque d'être un frein à l'acceptation par le public.

Mike McKubre, récemment retraité de SRI, a fait son exposé sur "Electrochemical loading to produce the Fleischmann and Pons Effect". Il a suggéré aux nouveaux arrivants de lire en premier lieu tout ce qui est déjà publié sur le sujet, particulièrement les travaux réalisés dans les premières années. Martin Fleischmann and Melvin Miles avaient beaucoup échangé par courrier, et ces lettres ont été récemment été publiées par Jed Rothwell (lenr.org). Ces lettres donnent de nombreuses informations pour comprendre comment réussir une expérience de fusion froide. Il a ensuite revu en détails ses propres travaux indiquant les conditions menant au succès.

Jean-Paul Biberian, J'ai exposé les résultats obtenus par moi même et d'autres chercheurs sur le "Gas Loading". J'ai montré que le nickel de dimensions nanométriques était d'un grand intérêt. En particulier le couple nickel nano et hydrogène donne de bons résultats. Au cours d'une expérience de chargement à l'ambiante d'une poudre Ni-Pd-ZrO2, la température est montée à près de 400°C, et l'énergie produite a été de 47kJ bien supérieure à un processus chimique.

Dennis Letts a parlé de "Calorimetry and Heat". Il a détaillé les différents types de calorimètres qu'il a utilisé: isopéribolique et Seebeck. Il a aussi montré ses résultats avec l'utilisation de deux lasers pour exciter la surface de l'électrode de palladium. Le battement en fréquence de ces deux lasers produit un signal dans la gamme des THz, et en balayant cette fréquence, il apparaît des pics correspondant à des fréquences de phonons. Il a aussi évoqué ses travaux avec des décharges plasmas dans du deutérium dans un calorimètre Seebeck. Il a ainsi obtenu des excès de 5 à 7 Watts.

Chino Srinavasan, a exposé les "Transmutations data". Dans certaines situations des transmutations se produisent, en particulier avec des métaux comme le palladium, le nickel et le titane chargé en hydrogène ou deutérium. Il a rappelé les travaux anciens de George Miley et de Mizuno qui indépendamment ont trouvé des produits de transmutation similaires. Il a aussi rappelé les expériences Georges Oshawa d'arcs électriques dans l'eau avec des électrodes de carbone qui ont produit du fer. Il a également évoqué les transmutations biologiques, et la récente conférence sur ce sujet qui s'est déroulée le 18 mai en Corée.

Ashraf Imam a parlé des "Materials Challenges". Il est un spécialiste de métallurgie, et a pu expliquer en détails les différents types de défauts que l'on trouve dans les métaux, et la source de ces défauts créés au cours de leur élaboration, ainsi que la manière de les éliminer par des traitements thermiques. Il a parlé des alliages palladium - bore qu'il a fabriqué et qui ont donné d'excellents résultats. Une information qu'il a donnée et qui m'a frappé, et que la réaction nickel-hydrogène est endothermique, c'est-à-dire qu'il faut fournir de l'énergie pour qu'elle se réalise. Ce qui explique mes propres résultats où l'hydrogène ne rentre pas dans le nickel nano à l'ambiante, mais rentre en chauffant.

Peter Hagelstein du MIT a exposé les "Theoretical Considerations". Il a d'abord rappelé qu'il y avait des centaines d'articles théoriques, mais il s'est surtout intéressé aux travaux initiaux de Schwinger (prix Nobel de physique 1965) et de Préparata. Il a mis l'accent sur le couplage entre réaction énergétique et phonons. Ses expériences récentes tendent à prouver que ce couplage existe dans les deux sens, c'est-à-dire, soit transfert de l'énergie d'une réaction nucléaire en chaleur, soit inversement passage de vibrations du solide en rayons gammas. Il a aussi expliqué que pour lui, il faut des lacunes dans le réseau cristallin pour que les atomes de deutérium puissent fusionner.

Dana Seccombe s'est penché sur les problèmes de commercialisation de la fusion froide. Il a rappelé les enjeux énergétiques mondiaux qui ne peuvent pas être résolus avec les énergies renouvelables. Il a évoqué les qualités de la fusion froide, et les a comparées aux autres sources d'énergies actuellement disponible. Il est clair que les LENR seront bien meilleures dans de nombreux domaines. Il a aussi comparé la situation des LENR à l'industrie des semiconducteurs.

La journée s'est terminée par une réception des participants.

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